Malcolm X

Reprendre le flambeau

par Ambre Ivol

6 septembre 2009

Le combat de Malcolm X est précieux pour nous aiguiller dans la lutte contre le racisme aujourd’hui. L’évolution de son engagement politique et les formes spécifiques qu’il prit sont particulièrement d’actualité. Dans l’Amérique des années 50 et 60 la religion donne des ailes aux opprimés. Dans son autobiographie, Malcolm X évoque le personnage d’Icare qui se fabriqua des ailes et il ajoute : « c’est grâce à l’islam que j’étais doté d’ailes ».

Il rejoignit la Nation de l’Islam à sa sortie de prison en 1959, et la construit activement pendant 5 ans. Il passa les 6 dernières années de sa vie à lutter pour la libération du peuple noir américain. Il le fit tête baissée, en testant diverses stratégies. Les crises politiques qui secouèrent le pays au travers de la contestation de l’apartheid légal dans le Sud, puis des mobilisations de plus en plus massives contre la guerre du Vietnam mirent les stratégies au test de la pratique. Malcolm X fut amené à revoir et à préciser ses idées à la lumière des faits.

Les coups de tonnerre se faisaient entendre partout dans le monde. Ce qui a permis à Malcolm X d’évoluer vers un internationalisme radical dans la dernière année de sa vie, en 1965, c’est le contexte particulier dans lequel il a émergé comme l’un des principaux porte-parole des Noirs américains. 40 ans plus tard, il s’agit de reprendre le flambeau en réactualisant son combat à partir d’un nouveau contexte.

Le savoir qui émancipe

Né en 1925 dans l’Etat rural du Nebraska (Midwest), Malcolm a un père sympathisant de la cause de Marcus Garvey. Malcolm Little raconte dans son autobiographie comment son père a vu quatre de ses six frères subir une mort violente, trois furent tués par des Blancs et le dernier fut lynché.

En 1929, la maison familiale est brûlée et en 1931 son père est tué, probablement par des racistes. Sa mère doit élever huit enfants dans une Amérique secouée par la Grande Dépression. Elle finit en asile psychiatrique. Malcolm rejoint alors sa demi-sœur à Boston, et de petits boulots petits boulots, il finit en prison pour vol en 1946.

C’est en prison que Malcolm prit la mesure de ses origines, connectant son parcours individuel au destin collectif des 22 millions d’Africains déportés de force et mis en esclavage.

Cette conscience de ce que fut l’esclavage historiquement, de la violence de cette exploitation, de la sauvagerie de cette négation de l’autre ne va plus le quitter. Ce sera le moteur de son engagement dans la lutte contre le racisme jusqu’aux derniers jours de sa vie.

En prison, il lut sur les combats contre la ségrégation raciale, sur l’esclave prêcheur et rebelle Nat Turner, et aussi sur Mahatma Gandhi et sa lutte pour une Inde indépendante.

Il se choisit l’Islam comme religion, et Elijah Muhammad comme prophète. Mais « pas même [le prophète] n’aurait pu être plus éloquent que ces livres pour prouver que l’homme blanc, collectivement, s’était comporté comme un démon dans presque tout contact avec l’homme collectif non-blanc ».

Malcolm X ne démordra jamais de cette idée que la réaction au racisme, aussi confuse soit-elle, n’est pas la même que la violence de l’oppression raciste. Les victimes du racisme n’ont pas de leçon de moralité à recevoir de leurs oppresseurs.

Pour Malcolm, toute violence de l’opprimé ne peut être mise sur le même plan que la violence de l’oppresseur. D’ailleurs, pense t-il, c’est un miracle que les noirs américains n’aient pas fait preuve de plus de violence à l’égard de leurs oppresseurs. « Lorsque l’homme blanc demande à l’homme noir pourquoi il le hait, cela équivaut à un violeur demandant au violé, au loup demandant à l’agneau, « tu me détestes ? » L’homme blanc n’est pas en position morale d’accuser qui que ce soit de haine. »

Racisme

La vie des Noirs américains dans le Nord des États-Unis est contradictoire. Des dizaines de milliers d’entre eux affluèrent du Sud vers les centres urbains du nord au moment où l’économie de guerre des années 40 créa des emplois. Or si les droits civiques existaient sur le papier pour les Noirs américains, la discrimination demeurait systématique dans le logement, dans l’emploi et dans l’éducation. Croyant avoir échappé aux lois ségrégationnistes du vieux Sud rural, les Noirs se rendaient compte très vite que leurs aspirations étaient niées par un système d’exploitation qui continuait de les reléguer au statut de citoyen de seconde zone.

Or c’est d’abord dans le Sud qu’explose le mouvement des droits civiques, et de façon spectaculaire. En 1955, Rosa Parks refuse de céder sa place à un Blanc dans le bus et se fait arrêter. Cet acte individuel va déclencher le plus grand boycott de l’histoire du pays : il durera plus d’un an, et fera plier les autorités de l’Etat qui céderont en supprimant la ségrégation raciale dans les transports publics.

Jusqu’en 1960 avec les premiers sit-ins étudiants dans les grandes villes du Sud, la situation semble calme. Or au Nord comme au Sud la contestation se construit. Elle ne s’exprimera pas de la même manière, parce que les situations de départ sont différentes. D’un côté les Noirs dans le Nord semblent en savoir plus : les droits civiques ne sont pas une protection suffisante contre le racisme, c’est même pour Malcolm une belle hypocrisie, celle du progressiste Blanc du Nord. Mais d’un autre côté, les Noirs dans le Sud vont apprendre à se battre en masse et à se confronter de plus en plus frontalement aux institutions racistes par des mouvements de masse.

Comme des dizaines de milliers de militants qui se levèrent dans les années 60, Malcolm X ne put s’appuyer sur l’héritage antiraciste de la gauche américaine. La chasse aux communistes dans la décennie précédente avait laissé des traces, et l’hostilité envers toute forme de gauche organisée était alimentée par la guerre froide. Dans les années 30, le ghetto noir de Harlem était l’un des bastions militants du parti communiste américain. Nombreux furent les artistes noirs américains qui rejoignirent le parti, comme le poète Langston Hughes. Mais le renoncement du PC à toutes perspectives révolutionnaires, combiné à son soutien sans faille pour le Parti démocrate pendant la Seconde Guerre mondiale, entraîna son déclin. Les années de guerre froide et de répression d’Etat portèrent un coup fatal au Parti communiste.

Trente ans plus tard, c’est l’islam de Malcolm X qui donne aux Noirs américains des ghettos le courage de lever à nouveau la tête.

La force de l’islam

Des centaines de milliers de Noirs vont exprimer leur révolte à travers la religion, et vont brandir leur foi comme une arme politique. C’est clé cas de Martin Luther King et Malcolm X, dans des contextes très différents. L’expérience d’un Malcolm Little est bien différente de celle de Martin Luther King. Issu d’un milieu favorisé de pasteurs baptistes, celui-ci parviendra à décrocher un doctorat de Boston University, pour ensuite retourner travailler comme pasteur à Montgomery en Alabama en 1955. Les pasteurs baptistes jouent un rôle central dans l’organisation de la résistance, comme ciment spirituel d’abord, et aussi par nécessité pratique, car seuls les pasteurs sont économiquement autonomes des Blancs, et donc libres de protester sans risquer de perdre leur emploi.

C’est dans la seconde moitié des années 50 que la Nation de l’Islam va se développer dans les ghettos du Nord. L’absence d’apartheid légal n’a pas entraîné une intégration et une égalité sociale. Ainsi, cet échec de l’intégration raciale va donner aux arguments du séparatisme noir une légitimité et une crédibilité.

Malgré l’excentricité de la philosophie de la Nation de l’Islam (la race blanche présentée comme un « ratage » génétique), les causes réelles de son audience inédite à la fin des années 50, et durant la décennie suivante sont à trouver dans le vécu des Noirs dans les ghettos et dans le ton radical des solutions proposées.

Malcolm X se convertit à l’islam mû par sa rage face à l’horreur de ce que subirent les Africains déportés en Amérique. L’islam va devenir pour lui la façon la plus radicale de contester la société des Blancs, en particulier du christianisme qui est perçu comme l’opium du peuple noir. Malcolm X décrit ainsi le décor dans un temple musulman : sur l’estrade, on pouvait voir « d’un côté le drapeau américain avec les mots esclavage, souffrance et mort », puis le mot « Christianisme » près d’un signe de croix. Sous la croix, le dessin d’un noir pendu à un arbre. De l’autre côté, on voyait « le drapeau de l’Islam, le croissant et l’étoile sur fond rouge, avec les mots « Islam : Liberté Justice, Egalité » ».

Devenu l’un des principaux porte-parole de la Nation à sa sortie de prison en 1959, Malcolm X va contribuer activement à la construction de temples à New York, Chicago et sur la côte ouest. Militant à 100 % pour la Nation, le ton virulent et sans concession de ses prêches va très vite en faire le porte-parole le plus respecté. Une émission télévisée en particulier, diffusée en 1960, intitulée La haine qui produisit la haine allait le propulser à la une de tous les médias et faire de la Nation de l’Islam une organisation politique désormais incontournable.

Il raconte dans son autobiographie : « Les journalistes ne manquaient jamais de me rappeler que certaines lois progressistes avaient été votées dans le Sud, et d’en tirer que quand même le gouvernement nous voulait du bien ». Ce à quoi il rétorquait, bouillant de colère, « Quoi, il faudrait que nous vous soyons reconnaissants simplement parce que vous retirez quelque peu le poignard de quelques centimètres ?! Même si vous le retiriez complètement, la plaie laisserait une cicatrice ! »

Il ajoute, « à chaque fois que je mentionnais le terme de « séparation », il y avait toujours quelqu’un pour hurler que nous les musulmans nous représentions la même chose que les racistes blancs et les démagogues. J’expliquais alors la différence. (..) L’Honorable Elijah Muhammad nous enseigne que la ségrégation, c’est quand ta vie et ta liberté sont contrôlées par quelqu’un d’autre. Ségréguer, cela veut dire contrôler. La ségrégation, c ’est ce qui est imposé par ceux qui sont supérieurs, sur ceux qui sont inférieurs. Mais la séparation, c’est ce qui se fait entre égaux, pour le bien des deux parties. »

En quelques années, la Nation de l’Islam passe de quelques centaines à 100 000 membres au début des années 60. Le boxeur Cassius Clay, au lendemain de sa victoire historique contre Sonny Liston, annonce qu’il a rejoint la Nation de l’Islam. Il déclare : « Les Black muslims, c ’est le nom qu’utilisent les médias. Le vrai nom, c’est l’Islam. Il signifie la paix. L’islam est une religion et il y a 750 millions de personnes dans le monde qui y croient et je suis l’un d’eux. Je ne suis pas chrétien. Je ne peux pas l’être, quand je vois tous ces gens de couleur luttant pour imposer l’intégration et se faire massacrer. Ils se prennent des pierres et se fond bouffer par des chiens, et une église noire se fait exploser, et personne ne retrouve les meurtriers... Je suis un champion de boxe, mais je ne peux pas emménager dans le quartier de mon choix. Je sais comment éviter les pièges et les chiens. Je les évite en restant dans le quartier auquel j’appartiens. Je ne suis pas un fauteur de troubles... Je suis un bon gars... Je ne suis jamais allé en prison. Je ne suis jamais passé en procès. Je ne participe pas aux manifestations pour l’intégration. J’ignore toutes ces femmes blanches qui me draguent. Je ne brandis pas de panneaux... Un coq ne chante que quand il voit la lumière. Enfermez-le dans le noir et il ne chantera jamais. Moi j’ai vu la lumière, et je chante. »

Rupture

L’expérience concrète de ceux qui s’engagèrent dans les mouvements des droits civiques va inspirer les Noirs dans le nord. L’aile étudiante du mouvement va organiser les sit-in dans les restaurants, les « bus de la liberté » aussi, pour contester la ségrégation dans les gares. Les images de jeunes, Noirs et Blancs, se confrontant à des foules haineuses les accueillant en Alabama, en Géorgie, avec des battes de base-balls, pendant que la police et le FBI observent passivement vont faire le tour du pays. Malcolm X, comme des milliers d’autres, va se sentir de plus en plus à l’étroit dans l’immobilisme politique de la Nation de l’Islam.

Il continue de critiquer sévèrement la direction du mouvement qui cherche toujours le dialogue avec le gouvernement fédéral et le président Kennedy, et ce en particulier lors de la Marche sur Washington à l’été 1963. Cette manifestation réunit plus de 100 000 personnes, et Malcolm X en souligna les contradictions, le potentiel de révolte détourné par ceux qui cherchaient encore à calmer le jeu.

De plus en plus politisé par le mouvement, sa rupture avec la Nation de l’Islam allait s’avérer inévitable. Deux épisodes allaient être déterminants. Lorsque deux mosquées sont brûlées, Malcolm veut réagir. Peu de temps après, Kennedy est assassiné. Alors que la Nation conseillait à tous ses porte-paroles de ne faire aucune critique d’un dirigeant si aimé dans le pays, Malcolm X ne put s’empêcher de dire ce qu’il pensait d’un homme qui avait toujours cherché à calmer le jeu avec les ségrégationnistes du Sud, et qui avait été le premier à envoyer des troupes américaines au Vietnam.

Sa rupture avec Elijah Muhammad provoqua une crise politique profonde. Le fil conducteur de son engagement ne fut pas pour autant rompu. L’islam demeurait toujours sa boussole spirituelle, et une fois la rupture consommée, il partit pour la Mecque pour se clarifier les idées. Ce voyage fut central pour la suite.

A son retour, libre de s’exprimer, débarrassé des entraves de l’immobilisme politique de la Nation de l’Islam, il décide de construire une nouvelle organisation politique, Muslim Mosque. inc. Il voulait « utiliser la force morale de l’Islam pour débarrasser les noirs des vices qui détruisaient la fibre morale de leur communauté ». L’objectif était désormais de « lutter contre l’oppression politique et économique et la dégradation sociale ».

Internationalisme

Le parcours de Malcolm X nous permet de comprendre que prôner le séparatisme noir peut s’inscrire dans un processus dynamique. Le contexte de l’époque va être déterminant. En effet, en 1964, la grille de lecture en terme de race à échelle internationale fait particulièrement sens. L’idée du Black Power qui va se développer dans la seconde moitié des années 60 est présentée ainsi par Malcolm X : « Une grande partie du peuple noir se pensent désormais comme « noire », et cela lui permet de voir au-delà des frontières de l’Amérique. »

Le boxeur Mohammed Ali l’exprimera clairement lorsqu’il refusera d’aller se battre au Vietnam. C’est la solidarité avec le peuple vietnamien qui est engendrée par l’affirmation de son identité noire : « Aucun Vietnamien ne m’a jamais traité de nègre. »

On peut voir l’internationalisme de Malcolm X émerger de son nationalisme noir. Cette évolution va en retour préciser sa perception de l’ennemi à combattre, et ainsi de mieux localiser ses alliés.

L’internationalisme de la religion de l’islam jouera un rôle clé, de même que ses nombreuses rencontres avec des révolutionnaires du Maghreb, des représentants du FLN algérien, de militants marocains, etc. La couleur de peau devenait secondaire, l’essentiel étant dans les idées : il y a, dit-il, des « blancs qui veulent honnêtement lutter contre le racisme » et en général « ce sont des socialistes ».

C’est pourquoi, au cours de la dernière année de sa vie, il va revoir son attitude envers les Blancs antiracistes, tout en insistant sur la nécessité pour les Noirs américains d’être les leaders de leurs propres organisations. C’est le sens des deux organisations qu’il créa, Muslim Mosque.inc et L’Organisation pour l’unité afro-américaine. Si celles-ci ne purent être testées dans la durée, les nouvelles stratégies défendues par Malcolm X étaient soutenues par des centaines de milliers de personnes dans le pays.

Ses derniers mois furent partagés entre des voyages en Afrique, et des meetings aux quatre coins des Etats-Unis. Son modèle de résistance vient d’Afrique « tous les pays qui se libèrent des entraves du colonialisme se tournent vers le socialisme. Je ne pense pas que ce soit un accident. La plupart des pays colonialistes étaient capitalistes, et le dernier rempart du capitalisme, c’est l’Amérique. »

Pour Malcolm, l’unité Blancs et Noirs est souhaitable, mais difficile à atteindre. « Il y a des blancs qui sont à bout, des noirs qui sont à bout. Si un jour les blancs vraiment en colère trouvent le moyen d’établir des liens avec des noirs qui sont à bout pour mener un type d’action coordonnée, alors il y aura du changement. Et il faudra les deux, et tout ce que vous avez dans les tripes. »

Répression

C’est pour casser cette dynamique de généralisation extrêmement dangereuse pour les dirigeants américains que Malcolm fut assassiné. Le FBI avait un objectif précis, énoncé ainsi dans le programme du Cointelpro, « d’empêcher l’émergence d’une messie noir ». Son assassinat lors d’un meeting à Audubon Hall à New York le 21 février 1965, allait s’inscrire et alimenter la phase de radicalisation du mouvement dans la seconde moitié de la décennie.

Le potentiel d’alliance entre Blancs et Noirs allait se concrétiser en partie. Les émeutes qui explosèrent dans les villes du Nord en 64 et 65, puis l’assassinat de Martin Luther King en 1968, combiné au développement d’un mouvement antiguerre de masse montrèrent qu’il était possible de relier les luttes contre l’Etat américain. Ce sont ensuite les Black Panthers qui reprendront le flambeau de Malcolm X, organisant les noirs dans les ghettos des villes du Nord à la fin des années 60.

Peu de temps avant sa fin, Malcolm avait clairement conscience de la nécessité de transformer le système de fond en comble : « Il est impossible pour une poule de pondre un œuf de canard. Elle ne peut pondre que ce que son système biologique lui permet de produire. Le système dans ce pays ne peut engendrer l’émancipation pour les afro-américains. Cela est impossible pour ce système économique, politique, social, ce système tout court. »


Sources :

The autobiograhy of Malcolm X, de Alex Haley.

Malcolm X, de Kevin Ovenden, Londres, 1992.


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